Objet du mois

Wagner : treize à la douzaine

Wagner : treize à la douzaine

Treize à la douzaine

La production de la faïencerie de Sarreguemines est immense. Plus nous voyageons dans la connaissance des objets issus des fours de cette faïencerie sur les rives de la Sarre, plus nous nous émerveillons de cette richesse, de cette diversité.

Ainsi, les assiettes décoratives à décor imprimé, ou « parlantes », ou « historiées », on en dénombre pas moins de 4000 à Sarreguemines. La technique de décoration s’effectue par transfert d’impression. Si le berceau de cette technique se situe en Angleterre au milieu du XVIIIe, il semblerait que la plus ancienne pièce imprimée sur faïence fine en France ait vu le jour en 1803 à Colmar dans la faïencerie Anstett et Baillot. C’est vers 1828-1830 que débute cette technique à Sarreguemines. Les techniques de décoration de la céramique par transfert d’impression se diversifièrent. Dans un premier temps ce furent des plaques de cuivre gravées, qui enduites d’encre, permettaient d’imprimer un dessin sur du papier, ensuite transféré sur l’objet. Les faïenceries utilisèrent ensuite la lithographie, technique de reproduction par impression d’un dessin effectué sur une pierre calcaire. Au début des années 1890 on utilise à Sarreguemines la lithographie en couleur ou chromolithographie : on utilise alors autant de pierres que de couleurs contenues dans un dessin. Les décors polychromes étaient généralement imprimés sur des assiettes de forme « lentille ». Ce sont des assiettes légèrement concaves, sans bassin ni marli, à bord circulaire. Bien que ça ne soit pas une règle absolue on proposa généralement à la vente des séries de 12 assiettes autour d’un thème. Ainsi en était il, croyions nous savoir, de la série consacrée aux opéras de Wagner.

Der Fliegende Holländer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un collectionneur lorrain que nous remercions chaleureusement attira notre attention qu’il y avait non pas 12 mais 13 assiettes différentes. Je dois avouer que j’étais assez sceptique lorsqu’il me fit part de cette trouvaille : nous étions tant habitués à croiser des séries de 12 assiettes.

Les 12, pardon, les 13 assiettes consacrées aux opéras de Wagner sont donc :

– Der Fliegende Holländer

– Lohengrin Act 1, Scène 2

– Lohengrin Act 2, Scène 2

– Die Meistersinger von Nürenberg

– Parsifal

– Rheingold

– Rienzi

– Siegfried

– Tannhäuser n° 1

– Tannhäuser n° 2

– Götterdammerung Acte III

– Tristan et Isolde

– Die Walküre

Die Walküre

Notons qu’il existe également des plats qui présentent les vignettes consacrées à Wagner.

La particularité de ces objets se situe dans la juxtaposition d’éléments décoratifs:

  • les vignettes reproduites sur ces plats ont été empruntées à des séries d’assiettes décoratives

  • l’aile du plat est soulignée par différents motifs floraux polychromes, généralement issus des arts de la table.

Plat n° 6

On connait ainsi sur des plats de 32 cm de diamètre les vignettes « Tristan et Isolde » et « Lohengrin » acte II, scène II. L’aile présente le décor « Erable ».